A l’arrivée du printemps la montée de sève augmente.
Des frissons nous parcourent l’entrejambe et des envies folles se mettent
à trotter dans nos crânes. Parmi ces pensées déraisonnables,
il en est une qui traduit parfaitement cet affolement de nos pulsions, il s’agit
du phantasme de l’amour grégaire. Ne vous imaginez pas des corps
nus, enlacés, baignant dans le stupre, ni la morosité de la chair
dans son plus simple appareil ; vieux briscard de ces soirées orgiaques,
je peux vous affirmer qu’il s’agit bien de jouissance et de volupté
!
En effet, lorsque débute ce genre de nuit, les couples se cherchent,
se forment ; le désir grandit, pulse dans l’assistance, s’épanouit
comme une vague de chaleur, devient communicatif. Les corps s’emmêlent,
le plaisir arrive, déferle ; emporté par la vague, vous vous joignez
à cette osmose… La folie s’apaise, l’atmosphère
se calme, juste le temps de se reprendre. Puis la vague enfle à nouveau,
atteignant son paroxysme dans des orgasmes à répétition
avant de retomber. Et le cycle se poursuit jusqu’à ce que le dernier
couple soit repus. Je vous entend d’ici me dire que c’est dégoûtant,
que vous êtes trop prude pour ce genre d’exercice, mais n’y
a t’il pas au fond de votre âme un petit diablotin qui souffle de
goûter au fruit défendu ? Nous recherchons tous la plénitude
de l’âme, lorsque nous nous abandonnons, apres avoir assouvi nos
appétit gourmands.
Dans ces soirées, nous donnons, nous recevons, les cinq sens travaillent.
Le premier davantage prisé par les hommes que par les femmes, c’est
la vue. Le deuxième c’est le toucher, pouvoir toucher être
caressé par plusieurs personnes à la fois qui ne se préoccupent
que de votre satisfaction. Le troisième, le goût de ces bouches
et de ces corps offerts. Le quatrième trouve l’extase par les cris
de ces êtres en jouissance. Et enfin, l’odorat, exacerbé
par les parfums capiteux se dégageant à profusion. Il arrive que
certaines personnes ne se sentent pas à l’aise dans ces ébats,
bien souvent parce qu’elles s’y rendent à contre-cœur,
obligées d’en passer par là pour contenter leur partenaire
« attitré ». Car notre éducation judéo-chrétienne
nous fait détester l’idée du plaisir ailleurs que dans un
lit avec la personne à qui on a juré fidélité.
N’oubliez pas que pour bien élever un veau, il faut de temps en
temps le changer d’herbage. Et cette méthode permet « l’infidélité
par consentement mutuel », ce qui ne constitue pas un motif de divorce.
A condition, bien sûr, que les deux partenaires soit dans la même
réunion. Je pourrais vous décrire, pendant des pages et des pages,
les différentes soirées auxquelles j’ai participé,
vous faire partager l’émotion dégagée à ces
occasions. Mais les mots ne sauraient à eux seuls traduire une ambiance
où chaque sensation est mise à contribution et où chaque
personne réagit suivant son instinct.
Si l’envie vous en prend, venez m’en parler, je vous ferai profiter
de mon expérience.
Et les amours de groupe ça commence d’abord à deux ! ! !
LCM (juillet 1999)