Les Petites Sœurs et La Fée Des Etoiles

Aujourd’hui, aidée de leur Maman, Ilona et Flavie préparent une lettre pour le Père Noël.
« Moi, j’ai commandé une longue robe de princesse bleue avec une couronne de perles, dit Ilona.
- Et ben ma, z’ai connandé une poupée zéante, même qu’elle est plus grande que ta !
- Vous n’allez pas vous chamailler à cause de vos listes de cadeaux ! » les gronde leur Maman. « Tenez, avec la neige tombée depuis ce matin, vous avez de quoi nous faire un joli bonhomme dans le jardin ! Allez, ouste, dehors les chipies ! ».
Alors qu’elles s’amusent à faire un énorme bonhomme de neige, tout à coup, elles aperçoivent Valérie, dans le jardin voisin. La pauvre petite, en chemise de nuit, pieds nus, reste assise par terre, contre la porte d’entrée de sa maison. Ses parents sont très méchants et souvent ceux d’Ilona et Flavie, à les entendre crier et frapper sur Valérie, ils disent qu’un jour, ils finiront par appeler la police.

Dès qu’elles se retrouvent dans leur chambre, Ilona et Flavie discutent. « Elle est toujours triste, Valérie… dit Ilona.
- oui, et pis elle est touzours mal caffée, et pis elle a zamais des beaux habits, ajoute Flavie.
- On pourrait l’aider… Si le Père Noël lui apportait de nouveaux parents, plus gentils, qui l’aimeraient beaucoup… ! » soupire Ilona.
Soudain, au milieu de la chambre, une belle lumière de toutes les couleurs apparaît.
« Bonjour…, je suis la Fée des Etoiles » dit, d’une voix douce, une très belle dame aux longs cheveux blonds nattés de perles blanches, vêtue d’une merveilleuse robe rose. « Je travaille avec le Père Noël ; Lui s’occupe de distribuer les jouets demandés, et moi, j’essaie de réaliser les vœux souhaités du fond du coeur. Car, avec le Père Noël, nous acceptons de faire un miracle de Noël uniquement s’il y a beaucoup d’amour dans la demande. Croyez-vous correspondre à cette condition ?
- Madame, répond Ilona, nous aimons bien Valérie, nous voudrions qu’elle soit heureuse.
- Oui, mais je crois que vous ne comprenez pas vraiment ce que le Père Noël et moi voulons en échange de ce souhait à exaucer… Réfléchissez bien à ce que je viens de vous dire ; et en attendant que l’on se revoie, je vous laisse cette boîte magique en forme de lune. A chaque fois que vous ferez un geste d’amour, j’y jetterais une poussière d’étoile. Quand vous l’aurez remplie, et surtout si elle est pleine pour Noël, le miracle se produira : Valérie connaîtra le bonheur. A bientôt, petites demoiselles, soyez sages et repensez à ce que je vous ai dit car il n’y a pas de moitié d’amour… ».

A partir de cette rencontre, les deux fillettes multiplient les gestes d’amour : elles répètent à leurs parents combien elles les aiment, les embrassent très fort ; elles donnent l’aumône dès qu’elles voient des mendiants tendre la main dehors dans le froid ; elles trient parmi leurs vieux jouets afin d’apporter ceux non abîmés, avec lesquels elles ne jouent plus, à l’orphelinat aux enfants qui n’ont pas la chance d’avoir un papa et une maman pour les aimer ; cependant, malgré leurs nombreux efforts, la lune ne se remplit pas assez vite !
« Mais pourquoi nous n’y arriver pas ? demande Flavie, découragée.
- Pourquoi nous n’y arrivons pas ? » corrige Ilona, « Je ne sais pas. Que nous a dit la Fée déjà ? qu’avec le Père Noël, ils réalisaient les vœux souhaités du fond du cœur…Ils ne font un miracle de Noël qu’à cette condition…il n’y a pas de moitié d’amour… ».

Flavie regarde sa grande sœur silencieuse : « ça veut dire quoi, conition, Lona ? ». Celle-ce réfléchit, assise sur son lit. « Condition ? C’est un échange, nous on doit aimer très fort, et eux ils nous donnent notre vœu. Tu comprends ?
- Ze crois, voui.
- Alors écoute-moi ! Demain c’est Noël, et notre boîte magique ne contient pas beaucoup de poussières d’étoiles. Nous devons montrer que nous aimons beaucoup Valérie et la seule manière, c’est de dire au Père Noël et à la Fée que nous ne voulons pas de cadeaux.
- Pas de cadeaux ! répète Flavie, horrifiée.
- Il faut choisir : Valérie avec ses nouveaux parents ou nos cadeaux ! tu ne veux pas qu’elle soit heureuse, Valérie ?
- Ben voui… ».
Aussitôt, une lumière multicolore touche la lune offerte par la Fée des Etoiles et celle-ci déborde de poussières d’étoiles !

Le soir de Noël, à la messe de minuit, Ilona et Flavie rencontrent Valérie accompagnée par ses parents. Ce sont toujours les mêmes, mais ils lui tiennent la main, lui sourient gentiment, la regardent tendrement ; la petite fille n’arrête pas de leur parler, de rire, elle ne voit même pas Ilona et Flavie.
Lorsque plus tard, les deux soeurs se rendirent au pied du sapin sous l’œil attendri de leur papa et leur maman, elles virent que malgré tout des cadeaux les attendaient : à chacune, une poupée, « La Fée des Etoiles », tendait ses bras, un soleil plein de poussières d’étoile ainsi qu’une rose brillante en or dans ses mains.

Le Père Noël vint dans leur chambre, suivi de la bonne Fée. Il leur expliqua qu’il n’avait pu se résoudre à ne pas leur offrir malgré tout un cadeau ; « La poupée et le soleil vous rappelleront la Fée des Etoiles et, comme je ne voulais pas qu’en grandissant vous l’oubliiez en les rangeant dans un placard, j’ai ajouté les roses que chacune de vous conservera éternellement. Ces fleurs scintillantes représentent l’amour dont vous avez fait preuve envers votre pauvre petite amie Valérie. N’oubliez jamais cela les enfants, car Noël c’est l’amour, celui que vous donnez comme celui que vous recevez !».

- FIN -

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